Pearl tira une dernière latte sur sa ciragette, avant de la jeter et de l'écraser du bout de sa chaussure à talon. Un soupir franchit ses lèvres. Il était temps qu'elle retourne se plonger dans les bouquins. Elle avait beau adorer ses études, passer quatre heures d'affilé à lire des livres plus ennuyants que tout n'était pas forcément pour lui plaire. Il était seulement quinze heures et elle avait l'impression d'être dans l'université depuis des jours entiers. Il faut dire qu'elle était exténuée, ce qui rallongeait grandement ses journées. quelle idée aussi, de faire la fête la veille d'une journée de cours ! Mais comment résister ? Elle n'était pas la présidente des Alpha Bêta pour rien. Elle ne pouvait, de toute façon, pas se permettre de ne plus sortir sous prétexte que ses études étaient plus importantes. Cela aurait été du grand n'importe quoi ! Arrêtant de réfléchir à tout cela pour l'instant, elle décida d'aller profiter des quelques heures qu'elle avait encore devant elle pour bosser. Encore. Elle avait l'impression de ne pas arrêter. Heureusement, elle avait une fête d'organisée le soir même. Ainsi, elle ne s'ennuierait pas, et n'aurait pas à se prendre la tête avec des articles, des lois, et tout ce bazar. Sans plus attendre, la blondinette à la robe noire flottante et large et aux cheveux bouclés détachés rentra de nouveau dans l'université. Cela aussi, c'était un problème ! A chaque fois qu'il lui prenait l'envie de fumer, elle devait sortir de l'établissement. Elle comprenait, bien évidement. Mais c'était lassant. Et surtout, le chemin jusqu'à là-bas était trop long. Cela lui faisait perdre des minutes qui lui étaient devenues précieuses et elle ne pouvait pas vraiment se le permettre. Du coup, elle fumait bien plus en soirée qu'en cours. Uniquement à cause de cela, oui... Bref, c'était ainsi et elle ne pourrait rien y changer. De sa démarche souple et légère, Pearl traversa l'université pour rejoindre la salle informatique. Elle avait le besoin urgent de faire des photocopies de certaines pages des livres qu'elle tenait sous son bras. Le reste de ses affaires se trouvait dans son casier. Après tout, sa journée était normalement finie... Elle ne pouvait juste pas se permettre de retourner dans sa chambre. Décidément, elle ne parvenait qu'à penser négativement en journée, dans cette université ! Un regard autour d'elle suffit à la revigorer. Les regards des hommes sur elle avaient le pouvoir de lui faire prendre soudainement confiance en elle et de lui donner une bouffée de courage. Elle pouvait le faire et ce soir, elle passerait la meilleure soirée de sa vie ! Et l'une des plus orgasmiques. C'est de bien meilleure humeur que Pearl pénétra dans la salle informatique. Il n'y avait qu'une personne, sur un ordinateur. Elle entra dans la pièce et entreprit d'allumer la photocopieuse. Seulement, celle-ci semblait vouloir faire des siennes ! Non, elle n'admettrait pas qu'elle était juste trop nulle en informatique pour réussir à gérer une telle machine.

Pendant plusieurs minutes, elle tenta de la faire fonctionner. En vain. Elle n'était vraiment pas blonde pour rien, pour le coup... Ce n'était définitivement pas son truc. En désespoir de cause, elle se redressa et regarda derrière elle. L'étudiante qui était là à son arrivée, avait disparu. Merde ! Comment allait-elle faire, maintenant ? Elle n'avait brusquement plus le sentiment d'être indépendante. Pendant au moins trois ans, elle avait vécu seule, faisant ses courses, payant ses impôts, faisant à manger, le ménage, et tout le reste, et voilà qu'aujourd'hui, elle bloquait devant une machine ! Une machine allait remettre en question tout ça ! Non mais... C'était impossible... Elle jeta un nouveau d'oeil à sa nouvelle ennemie : la photocopieuse. Elle semblait la narguer, parce que, bien sûr, elle avait réussi à l'allumer mais c'était tout. Elle ne trouvait pas le bouton qui lui permettrait de photocopier le livre de lois qu'elle tenait toujours. Agacée, elle jura un nombre incalculable de fois. Elle se trouvait dans une impasse et il n'y avait personne pour la tirer de ce mauvais pas. Pas de mère pour venir lui porter secours, pas de meilleur ami pour voler à son aide. Elle devait se débrouiller seule. Nouveau soupir. Elle décida de prendre son courage à deux mains et de tout tenter pour parvenir à son but. Elle ne voulait pas abandonner aussi facilement et de toute façon, elle ne le pouvait pas. Elle devait travailler et ces photocopies lui étaient indispensables. " Courage !", murmura-t-elle, comme si elle s'apprêtait à affronter une épreuve extrêmement dangereuse ou même effrayante. Elle allait tenter le tout pour le tout. Elle vérifia que son livre était bien placé, puis posa les autres sur un bureau voisin. Ok, elle devait passer aux choses sérieuses, à présent... Elle se mit à genoux devant la photocopieuse. Il fallait qu'elle vérifie si le réservoir avait toujours des feuilles. Elle était dans cette position quand la porte s'ouvrit derrière elle...

« Le seul moyen de se débarrasser d’une tentation est d’y céder. Essayez de lui résister, et votre âme aspire maladivement aux choses qu’elle s’est défendues. » ► OSCAR WILDE

La blondinette qui s'excitait à moitié sur cette foutue photocopieuse qui ne voulait apparemment pas fonctionner comme elle le voulait n'avait pas entendu la porte s'ouvrir à deux reprises. La première fois lorsque la seule personne qui aurait pu lui venir en aide était partie, et la deuxième fois parce que son meilleur ami, qu'elle ne voyait pas, venait d'entrer dans la pièce. Evidemment, elle ne se retourna pas, et continua à jurer à voix basse. Décidément, il n'y avait rien de pire qu'une photocopieuse récalcitrante pour la mettre de mauvaise humeur ! comment allait-elle faire pour étudier si elle ne pouvait pas faire de photocopies ? La réponse était simple : elle ne pourrait pas. Et ça, c'était juste impossible. Elle avait une soirée d'organisée le soir même et elle n'avait pas l'intention d'étudier quoi que ce soit ce soir, si ce n'est le fond de son verre d'alcool ou même l'anatomie d'un mâle qui serait présent. Cette simple pensée aurait dû la réjouir et faire revenir sa bonne humeur mais il n'en fut rien. Elle se concentra de nouveau sur la photocopieuse et se retint à grand peine de ne pas mettre un grand coup de pied dedans. Mais cela ne l'avancerait en rien, bien au contraire. Alors qu'elle prenait une profonde inspiration pour retenir ses pulsions, une main se posa sur ses yeux clos. Une main rugueuse et grande, celle d'un homme. Qui ? Elle n'en avait pas la moindre idée. "Devines qui c'est ?", demanda une voix qu'elle aurait reconnu entre mille. Liam. Elle fit mine de réfléchir, posant l'un de ses doigts sur sa bouche, comme en pleine réflexion. " hmm... Brad Pitt ?", s'exclama-t-elle, une pointe d'excitation dans la voix. Non pas à l'idée d'avoir Brad Pitt dans son dos, elle savait bel et bien qu'il ne s'agissait pas de lui, mais uniquement parce qu'elle adoooorait taquiner son très cher Liam. Il finit par retirer sa main de son visage et elle se retourna. Elle fit une moue déçue en le regardant, jouant à la perfection la déception totale. " Oh, c'est toi... ", dit-elle avant d'exploser de rire, sans pouvoir se retenir plus longtemps. Comme si elle pouvait être déçue de voir son meilleur ami, et accessoirement amant. A choisir entre Brad Pitt et Liam, elle n'hésiterait pas une seule seconde et opterai pour le second choix. Elle déposa à son tour un bisou sur sa joue, pour se faire pardonner. son sourire disparut bien vite quand il regarda la photocopieuse derrière elle. Cela lui rappela à quel point elle galérait et à quel point elle en avait besoin. Sur le champ. "Ah laisses, elle déraille cette photocopieuse.", avoua-t-il. Il se rapprocha de la machine et donna un violent coup de pied dedans. Les yeux exorbités, elle le regarda faire. Elle croisa les bras sur sa poitrine, agacée en voyant qu'elle se remit à marcher. " Rhôô mais je suis déçue... je rêvais de le faire depuis vingt bonnes minutes ! T'y as pas été de main morte en plus. ", ajoutai-je en fixant la photocopieuse avant de me tourner dans sa direction. Je le regardai un bref instant, remarquant rapidement qu'il paraissait légèrement fatigué et elle lut dans ses yeux qu'il était de mauvaise humeur. Cela ne changeait pas de d'habitude... Mettant fin à son examen, elle le regarda de nouveau dans les yeux, un léger sourire aux coins des lèvres. " N'empêche, tu viens de me sauver la vie, j'avais vraiment besoin de ces photocopies. ", avoua-t-elle en s'adossant à la photocopieuse, les bras toujours croisés. C'était la vérité pure et simple : il venait de lui sauver la mise mais surtout : sa soirée.

« Le seul moyen de se débarrasser d’une tentation est d’y céder. Essayez de lui résister, et votre âme aspire maladivement aux choses qu’elle s’est défendues. » ► OSCAR WILDE